Pourquoi une église à Thorigné-Fouillard?

Nous sommes habitués à voir des églises, mais leur existence mérite réflexion. D’après la majorité des historiens, Jésus a été un prédicateur itinérant(de l’automne 27 au vendredi 7 avril 30). Des écrits soulignent que Jésus était autorisé à prendre la parole le sabbat à la «synagogue». Ce mot désigne au premier sens des assemblées de prières, inspirées par la Loi. Rien n’indique qu’aux temps prophétiques , aient existé des réunions régulières se déroulant dans un bâtiment spécialement affecté à cet usage. L’institution se serait formée progressivement. L’assemblée pouvait avoir lieu en plein air, près d’un ruisseau, sous la tente etc. Au fil de l’Histoire , l’assemblée s’est tenue dans un lieu défini et dans un bâtiment parce qu’on y mettait, comme en Égypte, la statue cultuelle d’un souverain. Selon des écrits bibliques, le roi David voulut bâtir une maison pour Dieu afin d’y abriter l’Arche d’Alliance, «un édifice comparable à sa propre demeure». Mais Dieu refuse. Dieu dit «je ne suis pas un Dieu pour des gens bien installés, mais pour des gens en marche que j’accompagne». La maison n’a pas besoin d’être stable et grandiose, elle doit être une famille, une communauté. En outre, au sujet de David, du temple et de l’Arche d’Alliance, l’Histoire est encore en recherche. Le temple, au temps de Jésus, était perçu comme un élément fédérateur, facteur d’unité tel un pays, un roi. Le temple était un lieu de prière mais en même temps «état», lieu de recherche du pouvoir, d’exercice du pouvoir, le temporel étant très lié au spirituel.

Chez nous, l’Église se veut «anticipation de la Jérusalem céleste». La stabilité de l’Église tient à l’attachement de Jésus à son Père. Mais l’édifice actuel est d’abord considéré comme un bâtiment public. À l’origine, c’était la maison bâtie par des chrétiens pour des chrétiens : pour que les chrétiens puissent s’y rassembler aux moments de leur vie qu’ils souhaitent pour remercier Dieu, célébrer leur foi en Jésus-Christ.

L’église au centre de la cité

Le bâtiment est assimilable au Cénacle (mot qui n’apparaît pas dans la Bible) qui évoque une pièce garnie de coussins, souvent à l’étage. Le Cénacle aurait été le lieu de la dernière cène. La tradition assure que les apôtres se seraient retrouvés dans une telle pièce après la Résurrection : «Rentrés en ville, ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient habituellement». Cette pièce devait être de grandes proportions puisque 120 disciples s’y trouvaient réunis (Actes 1,15). Quant à l’emplacement, il est difficile de formuler une option. L’Église de Thorigné-Fouillard , reliée aux autres églises à travers la planète, a pour but de rassembler les chrétiens ; ils viennent prier Dieu et chercher le souffle missionnaire pour porter la Bonne Nouvelle. Emplacement, architecture, mobilier, fonctionnement, animations cherchent à atteindre cet objectif. Quel avenir pour ce bâtiment ? 5% des habitants viennent y célébrer un culte dominical, 60% pour une assemblée occasionnelle. La grande mobilité des chrétiens en notre temps, ne manifeste pas le même attachement à son clocher qu’aux siècles derniers.

Cette église est ouverte tous les jours, elle permet à des personnes de venir y prier, , s’y asseoir comme au bord d’un puits pour y trouver apaisement, sérénité, recueillement. Nombre d’églises, même restaurées, n’offrent pas cette possibilité. Cette église nous accueille. Prenons le temps d’en découvrir quelques secrets pour en apprécier l’ambiance, et imaginer le peuple qui s’y rassemble lors de célébrations qui ponctuent nos vies familiales et communautaires dans la joie et la peine. Retrouvons des traces de la vitalité et du courage des générations passées qui insufflent à celles d’aujourd’hui un certain dynamisme pour vivre au plus près de l’Évangile dans un monde en constante mutation. Nous aimons y faire escale. Il me semble que l’église de Thorigné-Fouillard mérite aujourd’hui d’être défendue, protégée patrimonialement. Il me semble que cette église a une âme. Les «pierres vivantes» de la communauté sauront-elles être assez motivées pour sauver son âme ?

Nous souhaitons une cordiale bienvenue, à chacun, dans cette église.

Père THOMAS

Aux origines de la paroisse

La présence d’une église à Thorigné (qui n’était pas encore Thorigné-Fouillard ) remonte à la nuit des temps sans que l’on puisse savoir à quel siècle fut élevée la première. L’indice le plus sûr de l’ancienneté d’une église est le choix du patronage : Melaine. Saint Melaine était originaire de Brain, près de Redon, à l’époque dans le diocèse de Vannes. Attiré très tôt par la vie monacale, sa réputation lui valut d’être appelé en 500 au siège épiscopal de Rennes pour succéder à l’hypothétique Amanidus ( saint Amand). Si l’on en croit «la vie de saint Melaine» écrite au IXème siècle, il joua un rôle important auprès de Clovis dont il serait devenu le conseiller et aurait été l’artisan d’un rapprochement entre Gallo-romains et Francs.

Le seul document authentique que l’on ait conservé de Saint Melaine est une lettre rédigée entre 509 et 510 à l’intention des prêtres d’origine celte dont les pratiques religieuses étaient jugées peu conformes aux règles ecclésiastiques. Il meurt en 530 dans un monastère de Brain et sa tombe, à Rennes, devint un lieu de culte avant la fin du VI ème siècle. On y élèvera une basilique qui, détruite par un incendie, fut remplacée par l’actuelle abbaye Saint-Melaine. La vénération de Saint-Melaine était si grande qu’il n’est pas surprenant que les premiers chrétiens qui édifièrent la toute première église de Thorigné, l’aient choisi comme saint patron. Au XIème siècle cette église était la propriété de l’abbaye Saint-Melaine de Rennes devenue bénédictine et les moines établirent un prieuré à Thorigné qui fut occupé jusqu’au XVème siècle. Il ne reste aucune trace de cette première église construite sans doute en bois. L’ancienne église, telle qu’elle est représentée dans l’ouvrage de Paul Banéat, datait du XVème siècle. Remaniée à plusieurs reprises, elle fut entièrement détruite en 1901.

Une nouvelle église

Commencez votre visite en vous arrêtant un instant sur le parvis. L’église Saint-Melaine, simple et légère à la fois, est mise en valeur par l’esplanade dégagée. Elle semble être posée comme un cadeau venu du ciel.

Regnault avait voulu une église d’aspect simple, en pierres locales mais fit le choix d’un choeur à pans coupés qui était une sorte de luxe et surtout il dota notre église d’un clocher très particulier que l’on ne peut confondre avec aucun autre dans le département. Il portait, en effet, un intérêt particulier aux clochers qu’il considérait comme un élément déterminant de l’architecture religieuse. Il y voyait aussi un moyen de recréer un style régional. Celui de notre église, léger et très équilibré, est le seul à disposer de deux tourelles d’escalier asymétriques sur les douze clochers ajourés qu’il construisit dans le département. L’architecte s’est inspiré des clochers de Cornouailles et en particulier de celui de
Saint-Fiacre du Faouët (Morbihan).

L’intérieur de l’église

Le projet initial voulu par Régnault se traduit à l’intérieur par la simplicité des dimensions et des volumes. Ainsi chaque partie de l’église est établie sur des chiffres simples : 6, 7 ou 8 mètres. La hauteur ne dépasse pas 9 mètres. L’absence de chapiteaux sur les piliers accentue une impression de légèreté. Dans la nef, des contreforts intérieurs, sur les murs latéraux, ont remplacé les piliers, ce qui agrandit l’espace. La clarté, à l’intérieur d’un édifice religieux, symbolisait pour l’architecte la lumière spirituelle et revêtait donc une grande importance à ses yeux. De plus, il fallait qu’elle soit judicieusement répartie : pour cela, il a créé un cheminement, de l’ombre à l’entrée de l’église vers la lumière intense du chœur éclairé par cinq fenêtres. Le baptistère avec ses trois ouvertures est aussi une zone fortement éclairée. Enfin l’enduit clair des murs, imitant le tuffeau des églises des Pays de Loire, s’oppose à la pierre sombre de l’extérieur et accentue par sa clarté cette luminosité voulue par Régnault.

Vous remarquerez les sculptures des consoles, des arcs gothiques du chœur ainsi que celles de l’entourage des portes. Inspirées des modèles végétaux des églises gothiques, elles sont toutes différentes. La clé de voûte du chœur, de même inspiration, a été réalisée d’après un dessin de Régnault. Au centre, en lettres gothiques, apparaît le nom de Jésus. Ces sculptures sont l’œuvre de COTARD qui y a ajouté une touche personnelle : un petit lézard qui semble grimper sur un pilier.

Le mobilier: les traces de l’ancienne église.

Regnault avait imaginé un mobilier pour notre église comme pour toutes celles qu’il a construites; mais la pauvreté de la paroisse imposa d’utiliser, à contre-coeur et provisoirement, le mobilier de l’ancienne église. Ainsi les esquisses du mobilier néo-gothique prévu par Regnault restèrent dans les cartons sauf la chaire dont l’abat-voix ne fut jamais réalisé et la grille du baptistère réalisée en 1912 et inspirée de l’Art Nouveau. Aujourd’hui nous y voyons une chance qui a permis aux paroissiens et aux visiteurs de garder la trace de la ferveur et du travail de nos ancêtres.

Les pièces majeures du mobilier sont le maître-autel et les chapelles latérales. Elles datent du règne de Louis XIV (1643-1715) . Ce mobilier correspond au style qui est répandu dans l’Europe catholique après le concile de Trente (1545-1563). Ce concile était la réponse de l’église catholique à la Réforme protestante. Il organisa une grande rénovation de l’église romaine appelée le plus souvent «Contre-réforme», mais que les historiens préfèrent appeler Réforme catholique. Il fut suivi d’une spectaculaire renaissance du catholicisme se traduisant par le développement de nombreuses congrégations et confréries. Il a aussi donné naissance au XVIIème et XVIIIème siècles à une expression artistique appelée «Art baroque». Le style baroque est issu de l’art de la Renaissance. Nous allons donc trouver des pilastres à chapiteaux corinthiens, des frontons triangulaires et des rinceaux végétaux inspirés de l’architecture et du décor gréco-romain. Au delà des grands édifices royaux ou urbains, ce style a aussi touché les campagnes. Des artistes locaux ont réalisé des retables à la décoration fouillée où abondent les anges et les saints peints de couleurs vives avec des motifs décoratifs soulignés par l’éclat des dorures.

Le maître-autel, restauré en 1949 avait probablement été sculpté à Rennes.

Le tabernacle majestueux, décoré d’un ciboire, surmonté d’un dais et de draperies fleurdelysées, est encadré de deux anges dans des attitudes symétriques. De chaque côté du tabernacle, on trouve dans des niches : les apôtres saint Pierre et saint Paul, encadrés à gauche par Moïse, portant les tables de la Loi et à droite le prophète Élie avec son corbeau. Ainsi l’Ancien et le Nouveau Testament sont réunis sur ce retable. A la base du retable, les putti et au dessus les panaches de plumes sont typiques de la décoration baroque. Il est probable qu’à l’origine, le tabernacle était surmonté d’un ou deux étages supplémentaires qui servaient à cacher le soleil pour le célébrant. De chaque côté du maître autel, sur des sellettes soutenues par des putti, nous trouvons, à gauche saint Melaine patron de notre paroisse et, à droite, saint Mathurin. Ces statues ne sont sans doute pas contemporaines du retable.

La chapelle de la Vierge, à gauche, est particulièrement intéressante. Elle est typiquement baroque : par son décor grécoromain et agrémentée de pots à feu et d’une corbeille de fleurs, et par son sujet, le tableau
du Rosaire* en partie caché par la statue de Notre-Dame des Victoires. En 1702 les Dominicains de Bonne Nouvelle de Rennes établissent une confrérie du Rosaire dans la paroisse de Thorigné. C’est sans doute à cette occasion que furent réalisés les deux retables de sainte Anne et de Notre-Dame du Rosaire. Le tableau du Rosaire est d’origine. Dans une nuée, apparaissent Marie et l’Enfant accompagnés d’anges surmontés par le Père Éternel et la colombe du Saint-Esprit. La Vierge tend un Rosaire à saint Dominique** tandis que Jésus fait de même à sainte Catherine de Sienne***.

*Le Rosaire

Les débuts de la dévotion du Rosaire remonteraient au XIIème siècle où elle fut initiée par saint Dominique dans sa lutte contre l’hérésie albigeoise ou cathare. En 1460, Alain de la Roche, né en Bretagne en 1428, entré comme dominicain au couvent de Dinan, relança cette dévotion sous le nom de Psautier de Jésus et de la Sainte Vierge. Il expliquait que la récitation du psautier tressait des couronnes de roses autour de Marie et de Jésus d’où le nom de «rosaire» que la piété populaire donna à cette dévotion qui s’accompagna d’une méditation sur les quinze mystères de la Vie, la Passion et la Gloire de Jésus-Christ et de sa mère.
Le 7 octobre 1571, la victoire de la flotte chrétienne sur la flotte musulmane, à la bataille de Lépante dans le détroit de Corinthe, attribuée au secours de la Vierge, contribua à l’essor de cette dévotion et suscita la création d’un grand nombre de confréries. La statue de Notre-Dame des Victoires rappelle cet événement historique majeur pour la chrétienté de l’époque.
Enfin au XVIIIème siècle, le père Louis-Marie Grignon de Montfort (car né à Montfort-sur-Meu en 1673) prédicateur itinérant et efficace, propagea les idées d’Alain de la Roche dans l’ouest de la France, prêchant le Rosaire et expliquant aux chrétiens la nécessité de cette prière.

**Saint Dominique

Dominique Guzman né vers 1170 en Vieille Castille fonda à Toulouse en 1215 une congrégation de prédicateurs mendiants et itinérants dans le but d’annoncer l’Évangile, de préférence en ville. Pour saint Dominique, la formation théologique est nécessaire pour la prédication et l’instruction des hérétiques ; c’est pourquoi il apporte beaucoup d’importance aux études et au développement de la pastorale des femmes.
Dans ce cadre Dominique avait obtenu du Pape le privilège de juger les hérétiques et en 1232 l’ordre obtient du Pape la gestion de l’Inquisition ce qui vaudra aux dominicains le surnom de «domini canis» c’est à dire «chiens de Dieu». Une communauté laïque «les frères et les soeurs de la pénitence de saint Dominique» fut créée, à laquelle appartiendra sainte Catherine de Sienne.

***Sainte Catherine de Sienne

Sainte Catherine de Sienne avait été proposée aux votes des paroissiens, lors de la création de l’ensemble paroissial actuel car la chapelle du manoir de Tizé, disparue depuis de nombreuses années, était sous le vocable de cette sainte qui a été aussi choisie comme patronne de l’Europe, avec saint Benoit.
Sainte Catherine de Sienne (Catarina Benincasa) naquit à Sienne le 25 mars 1347. Elle était avant-dernière de 25 enfants dans une famille d’artisans jouissant d’une petite aisance.
Elle a environ cinq ans lorsque le Christ lui apparut pour la première fois. A l’âge de quinze ans, elle entre dans communauté laïque des «Soeurs de la Pénitence Saint-Dominique». Elle y mène une vie ascétique et reçut les stigmates de la Passion. Elle meurt en 1380.
Sainte Catherine a vécu dans une période troublée de l’histoire de l’Eglise. Une première élection papale entachée de suspicion de contraintes amèna l’élection d’un nouveau pape en 1378 et engendre un schisme qui dura 40 ans. Le monde catholique se scinde en deux camps ennemis. Catherine de Sienne se rendit à Avignon et décida le pape Grégoire XI à rentrer à Rome. Son action en faveur du pape ne mit pas fin au schisme.
Par contre son influence de mystique fut immense. Ne sachant pas écrire, elle a dicté de nombreuses lettres et notamment son célèbre Dialogue entre elle et le Père Éternel animé d’une théologie très personnelle sur le péché, la pénitence et le Verbe Incarné.

Les vitraux

Dans une église, les vitraux sont des éléments importants à plusieurs titres. Si l’on met de côté leur simple rôle d’éclairage, ils ont aussi un sens spirituel et une fonction d’enseignement des fidèles. D’autre part ils sont aussi le signe de leur piété car ils sont pour la plupart des dons des paroissiens.

La majeure partie des vitraux de l’église Saint-Melaine sont l’oeuvre de Louis et René Rault de Rennes. Leur travail était inspiré par un autre atelier rennais : l’atelier Lecomte et Collin dont le style était très académique. La nef est éclairée par quatre vitraux à motifs végétaux dans le ton brun et violet. Des entrelacs de feuillage, au centre, sont entourés par une vigne. Ceci peut être interprété comme un motif eucharistique et comme un rappel du nom de la «rue des vignes» qui longe l’église. Ils sont l’oeuvre de René Rault.

Les fonts baptismaux sont éclairés de trois petits vitraux contemporains offerts par les trois villes jumelées avec Thorigné-Fouillard et représentent : saint Macuilin, patron de Lusk pour le jumelage avec cette ville d’Irlande, saint Étienne 1er (saint Istvan) pour Gyorüjbàrat en Hongrie et le «Christ Roumain» pour le quartier de l’hippodrome de Sibiu (grande ville de Transylvanie en Roumanie).

Dans le choeur nous sommes éclairés par le très beau vitrail consacré au couronnement de la Vierge. Marie reine du ciel, entourée d’anges, sous le regard de Dieu, en présence du Saint-Esprit, est couronnée par son fils Jésus.


La vénération de Marie apparaît très tôt dans le chrétienté. En Orient à partir de 350, Marie est vénérée comme Mère de Dieu. Elle est citée dans le Symbole des apôtres et dans le Crédo de Nicée. Lors du Concile d’Éphèse, au Vème siècle; elle est reconnue comme Mère de Dieu. Le culte marial se développe en occident à partir des X et XIème siècles. Marie y est souvent représentée comme une figure souveraine portant son fils sur ses genoux.
Si le dogme de la virginité perpétuelle est défini dès 649 par le pape Martin 1er, ce n’est qu’en 1854 que le pape Pie IX établit le dogme de l’Immaculée Conception ce qui est le thème du vitrail central: Marie entièrement étrangère au péché, pleinement associée à la gloire de son fils Jésus Christ-Roi . Elle est Marie reine du ciel, couronnée dans sa gloire par son fils.

Nous retrouvons, dans le choeur, la Vierge dans les Mystères Douloureux : dans un paysage qui rappelle des peintures de la Renaissance italienne. L’oculus à l’entrée droite du choeur propose une méditation sur la crucifixion : Marie-Madeleine enlace le pied de la Croix entourée par Jean et par la Vierge Marie qui contemple son fils. L’oculus de gauche est une Piéta qui fut offerte à l’église en 1960.

Les deux vitraux du choeur illustrent l’appel et la vie de saint Melaine patron de notre paroisse. À gauche il est appelé par saint Amand mourant pour lui succéder sur le siège épiscopal de Rennes. À droite, saint Melaine, dans ses fonctions d’évêque, évangélise les habitants de la campagne rennaise évoquée par le paysage : la forêt et le dolmen.

Les vitraux des transepts peuvent se lire parallèlement : à l’entrée du transept sud, coté de la chapelle de la Vierge le vitrail de la Présentation de Marie au Temple répond au vitrail de sainte Anne et saint Jean à coté de la chapelle de sainte Anne.
Le récit de la Présentation de la Vierge au Temple n’apparaît pas dans l’Évangile mais dans un texte apocryphe du IIème siècle; appelé le Proto-Evangile de Jacques.
La Vierge couronnée de fleurs, entourée de sainte Anne, sa mère, de Joachim son père, monte les marches vers le grand-prêtre qui l’accueille. Les Tables de la Loi, derrière lui, évoquent l’Ancien Testament tandis que l’ange au dessus annonce dans un phylactère : «Regina coeli»..
L’image de la Vierge montrée dans ce vitrail ne correspond pas au texte de cet évangile apocryphe racontant que ses parents présentèrent Marie au Temple alors qu’elle avait trois ans et non à l’âge de la profession de foi.
Le petit vitrail de la chapelle de la Vierge relate les récentes apparitions de Lourdes en 1858.
En face du vitrail de la Présentation de la Vierge au Temple, le vitrail de sainte Anne et saint Jean s’accorde avec l’imagerie mariale dominante : sainte Anne est la mère de Marie et saint Jean le disciple bien aimé à qui Jésus, sur la croix, demande de prendre sa mère chez lui. Tous deux sont représentés figés dans un décor architectural gothique.
L’artisan, sans doute distrait, a commis une erreur dans la dédicace de ce vitrail.

Le vitrail le plus touchant et le plus original est sans doute celui de la chapelle de sainte Anne : René Rault évoque la sainte famille dans une scène familière aux couleurs très douces. L’enfant Jésus tend les bras pour accueillir les visiteurs tandis que sa mère et son père le regardent tendrement.

En dehors de cette iconographie mariale, le vitrail de saint Louis dans le transept sud doit sans doute son thème au prénom de son fondateur Louis Bossard. Ce thème est très courant au XIXème siècle.
Ici saint Louis, entouré de sa famille et de dignitaires de l’Eglise, présente la couronne d’épines représentant la passion. Comme alors les hommes du Moyen-Âge attachaient une très grande importance à la possession de reliques, il acheta en 1261 la couronne d’épines à l’empereur byzantin Jean de Brienne et fit construire la Sainte Chapelle dans son palais pour l’abriter.