« Je pars comme missionnaire. » Marcel Callo
Il y a 80 ans, Marcel Callo était déporté le 6 octobre vers le camp de Mauthausen où il devait mourir cinq mois plus tard. Un an plus tôt le 19 mars 1943, Marcel avait reçu l’ordre de quitter Rennes pour l’Allemagne dans le cadre du S.T.O (Service du Travail Obligatoire). En partant, il avait dit : « Je pars comme missionnaire ! » L’Europe était en guerre, il aurait pu déserter, ou en rejoindre la résistance. Il était fiancé, il aurait pu préférer rester près de sa famille et se marier. Non ! Marcel ne se dérobe pas à sa mission. Engagé à la JOC, militant dans son travail et dans sa paroisse, il entend cet appel à la mission ! Il part le cœur plein d’espérance pour porter le Christ au cœur de l’enferment des camps de travail, puis lorsqu’il sera déporté parce que « Monsieur est trop catholique. » Qu’est-ce qui a fait que ce jeune homme de vingt ans dise, « je pars comme missionnaire » ?
Le contexte actuel a changé, quoi que ! Nous traversons d’autres crises : la crise écologique, la crise sociale, et la guerre réapparaît comme une possibilité à notre porte. L’avenir est incertain et la vertu d’Espérance est mise à l’épreuve. À quoi un jeune de vingt ans peut-il rêver aujourd’hui ? Il peut rêver de liberté, de paix, d’amour, de projets d’avenir. Il peut aussi rêver d’être missionnaire !
Ce mois d’octobre est consacré à la mission. Il a commencé par la fête de Ste Thérèse de Lisieux le 1 octobre, la patronne des missions. Thérèse n’a jamais quitté les quatre murs de son carmel, et pourtant elle a rêvé de parcourir le monde entier. Elle y est parvenue en mettant l’Amour au cœur de sa vie et de sa prière ! Marcel Callo, lui, est parti en Allemagne, c’est aussi par la prière, par le témoignage et par l’amour de ses ennemis qu’il est devenu missionnaire à son insu. Il écrit à ses amis jocistes en 1943 : « Apôtre veut dire un homme qui se dévoue pour une cause, pour la réalisation du plan de Dieu sur la terre, donc si l’on ne voit pas le Christ dans tous ses frères, l’on n’est pas apôtre. L’on n’est pas apôtre si on ne prie pas, si l’on ne communie pas pour les autres et l’on ne mérite pas le ciel, si on ne le fait pas. »
Dans son message pour ce dimanche missionnaire, le pape François écrit : « Et n’oublions pas que chaque chrétien est appelé à prendre part à cette mission universelle par son propre témoignage évangélique dans tous les milieux, afin que l’Église tout entière ne cesse de sortir avec son Seigneur et Maître vers les “carrefours des routes” du monde d’aujourd’hui. Oui, « aujourd’hui, le drame de l’Église est que Jésus continue à frapper à la porte, mais de l’intérieur, pour que nous le laissions sortir ! Très souvent, on finit par être une Église […] qui ne laisse pas le Seigneur sortir, qui le tient comme sa “chose propre” alors qu’Il est venu pour la mission et nous veut missionnaires ». Nous tous, baptisés, disposons-nous à partir de nouveau, chacun selon sa condition de vie, pour lancer un nouveau mouvement missionnaire, comme à l’aube du christianisme !
Le Bx Marcel Callo avait 20 ans, Ste Thérèse avait 15 ans, St François d’Assise avait 26 ans, St François Xavier 28 ans… Ils étaient jeunes et pleins d’enthousiasme et de zèle pour porter le Christ au-delà des frontières de l’univers familier. Un jeune de 20 ans doit encore pouvoir rêver d’être missionnaire !
Année Pastorale 2024/2025 :
« Notre Foi est joyeuse, notre Charité enthousiaste, nous débordons d’Espérance ».